20 idées reçues sur les associations

Comment révoquer le président (ou un autre dirigeant) d'une association ?

Rédigé par Roxane Hidoux

Sauf disposition contraire des statuts, une association peut révoquer à tout moment l'un de ses dirigeants (président, trésorier...), sans devoir justifier sa décision.

Sommaire :

Procédure de révocation des dirigeants d'association

La procédure est fixée par les statuts

Les statuts (➡️ télécharger le guide) fixent généralement les modalités de révocation des dirigeants.

Ils peuvent aussi prévoir que certains dirigeants sont irrévocables. Toutefois, l'association conserve le droit de les révoquer, mais elle en assumera la responsabilité si elle ne peut pas justifier cette décision par une faute commise par le dirigeant. Dans ce cas, si la révocation cause un préjudice au dirigeant, l'association pourrait en être tenue responsable.

Les statuts ne fixent pas la procédure à suivre

Organe compétent pour révoquer les dirigeants

Si les statuts adoptés lors de la création de l'association ne prévoient rien, les dirigeants sont considérés comme de simples mandataires.

Or l'article 2004 du Code civil dispose qu'une association peut destituer (➡️ télécharger le guide) ses mandataires quand elle le souhaite, sans avoir à justifier sa décision (principe de révocation ad nutum).

En l'absence de précision dans les statuts de l'association, l'organe compétent pour révoquer le dirigeant est celui qui l'a investi de son mandat : assemblée générale (➡️ télécharger le guide), bureau ou conseil d'administration. Par exemple, si celui-ci a été élu par le bureau, il ne pourra être révoqué que si le bureau vote favorablement.

La décision de révocation doit être prise dans les mêmes conditions que sa nomination (même quorum, même majorité).

Ordre du jour de l'organe chargé de la révocation

Si la décision est de la compétence de l'assemblée générale, elle doit être inscrite à l'ordre du jour, sauf si elle est justifiée par des révélations imprévues faites en séance et d'une gravité telle qu'il est impossible pour les membres de l'association de conserver leur confiance au dirigeant.

L'ordre du jour doit impérativement préciser que de nouvelles élections pourront avoir lieu sinon il ne sera pas possible de désigner un successeur au cours de la même séance.

Quels que soient les motifs de la décision, le dirigeant ne doit pas être révoqué de façon intempestive ou vexatoire sous peine de porter préjudice à ce dernier.

Si tel était le cas, il pourrait alors agir en justice à l'encontre de l'association afin d'obtenir des dommages-intérêts.

A noter : la procédure à suivre est décrite en détail dans le guide Révoquer un dirigeant d'association.

La révocation d'un mandat ne s'analyse pas en une sanction disciplinaire. Il n'est donc pas nécessaire de respecter les droits de la défense.

Formalités à effectuer après la révocation d'un dirigeant d'association

Le changement de dirigeant doit donner lieu à une déclaration à la préfecture.

Tant que cette déclaration n'a pas été faite, le changement de dirigeant n'est pas opposable aux tiers, sauf s'ils en ont eu connaissance.

S'il n'est pas possible d'obtenir la révocation du dirigeant, celle-ci devant par exemple être décidée par un bureau qui le soutient, il faudra chercher à obtenir la révocation du bureau.

Conséquences de la révocation d'un dirigeant d'association sur son adhésion

Les dirigeants de l'association sont le plus souvent choisis parmi ses membres. A ce titre, ils disposent alors de 2 qualités, celle de membre et celle de dirigeant.

La révocation d'un dirigeant n'entraîne pas automatiquement la fin de sa qualité de membre. Il peut donc continuer à participer aux assemblées générales de l'association.

Pour mettre fin à sa qualité de membre et afin qu'il ne puisse plus participer aux assemblées générales, il faudra mettre en œuvre la procédure disciplinaire (➡️ télécharger le guide) applicable aux membres de l'association ayant commis une faute.

Les modalités d'exclusion d'un membre d'association sont exposées en détail dans le 📄 Pack Complet Association – 2025.

Cela signifie que si l'ancien dirigeant n'a commis aucune faute, il est impossible de mettre fin à sa qualité de membre, sauf si les statuts prévoient que la révocation d'un dirigeant met fin à sa qualité de membre.

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