Le salarié peut demander à ne pas effectuer tout ou partie de son préavis. Mais l'employeur n'est tenu d'accéder à sa demande que si la convention collective le prévoit.
A l'inverse, il pourra :
L'employeur peut prendre l'initiative de dispenser le salarié de préavis, sans avoir à se justifier. Sa décision doit être non équivoque et ne peut donc résulter de la mention "libre de tout engagement" ou du fait que le salarié n'a pas été mis en demeure d'exécuter son préavis. En revanche, il a été jugé que la signature d'un reçu pour solde de tout compte à une date précise pouvait être interprétée comme la volonté de l'employeur de dispenser le salarié, à cette même date, d'exécuter son préavis (Cass. soc., 28 janv. 1998).
Le salarié doit alors se plier à cette décision mais sera rémunéré comme s'il avait exécuté le préavis. S'il continue à se présenter au travail, le préavis pourra être rompu pour faute grave ou lourde.
L'employeur est toujours contraint de verser une indemnité compensatrice au salarié dispensé d'exécuter son préavis, même si pendant la dispense :
Si le salarié est simplement dans l'incapacité d'effectuer son préavis et que l'employeur ne l'en a pas dispensé (inaptitude, incarcération, maladie), ce dernier n'est pas tenu de lui verser une indemnité de préavis, sauf s'il n'a pas respecté la loi. C'est le cas lorsque :
En cas de licenciement pour inaptitude résultant d'une maladie professionnelle ou d'un accident professionnel, le salarié a droit à l'équivalent de l'indemnité légale de préavis alors même qu'il n'est pas en mesure de l'exécuter.
Durant la dispense de préavis, le salarié peut retravailler dans une autre entreprise et cumuler son salaire avec l'intégralité de son indemnité compensatrice de préavis.
S'il n'est pas soumis à une clause de non-concurrence, il peut même exercer ses nouvelles fonctions dans une entreprise concurrente. L'employeur ne peut pas lui reprocher un quelconque comportement déloyal s'il part travailler chez un concurrent avant même l'expiration du préavis non effectué (Cass. soc. 6 mai 2015, n°14-11.001 FD).
Durant la dispense de préavis, le salarié conserve tous ses avantages qui ne prendront fin qu'au terme du préavis non exécuté : logement de fonction, voiture de fonction utilisable à des fins personnelles, contrat d'assurance couvrant les risques professionnels et privés.
Le salarié doit en outre percevoir l'équivalent en espèce des avantages en nature dont il est privé du fait de la dispense de préavis.