Quel type de contrat de travail choisir lors d'une embauche ?

La loi offre plusieurs alternatives au CDI en rendant possible la conclusion de contrats plus flexibles ou Ă  temps partiel.

Quand la conclusion d'un CDI est-elle obligatoire ?

La conclusion d'un CDI est obligatoire lorsque l'employeur souhaite :

  • pourvoir Ă  un emploi permanent ;
  • remplacer une personne suspendue Ă  la suite d'un conflit collectif de travail ;
  • rĂ©aliser des travaux particuliĂšrement dangereux.

Il est aussi conseillé d'opter pour un CDI plutÎt d'un CDD lorsque la durée totale du CDD risque de dépasser les durées légales. La possibilité de renouveler un CDD fait en effet l'objet d'une réglementation précise.

Un CDI est conclu sans limitation de durĂ©e, Ă  temps plein ou Ă  temps partiel. Mais, cela ne signifie pas qu'il ne peut pas prendre fin : l’employeur ou le salariĂ© peut dĂ©cider de mettre un terme au CDI (rupture pendant la pĂ©riode d'essai, dĂ©mission, licenciement, rupture conventionnelle).

Quand se peut-on tourner vers un contrat plus flexible ?

Le Contrat à durée déterminée (CDD)

Un CDD est un contrat d'exception qui ne peut ĂȘtre conclu que pour l'exĂ©cution d'une tĂąche prĂ©cise ou temporaire et uniquement dans les cas prĂ©vus Ă  l'article L 1242-2 du Code du travail.

Ces cas sont les suivants :

  • remplacement d'un salariĂ© temporairement absent, d'un salariĂ© dont le poste est supprimĂ© ou d'un salariĂ© Ă  temps plein passant provisoirement Ă  temps partiel ;
  • attente de l'entrĂ©e en fonction d'un salariĂ© embauchĂ© en CDI ;
  • accroissement temporaire de l'activitĂ© ;
  • travaux saisonniers, tĂąche occasionnelle ne relevant pas de l'activitĂ© normale (audit, informatisation...) ou emplois fixĂ©s par dĂ©crets pour lesquels il est d'usage de ne pas recourir au CDI (CDD d'usage) ;
  • recrutement d'un ingĂ©nieur ou d'un cadre en vue de la rĂ©alisation d'un objectif dĂ©fini, lorsqu'un accord de branche ou d'entreprise le prĂ©voit (contrat de chantier ou d'opĂ©ration) ;
  • embauche dans le cadre de la politique de l'emploi (CUI, par exemple).

Un CDD est en principe conclu pour une durée fixée à l'avance. Cependant, les CDD conclus pour remplacement, attente d'un salarié en CDI, pour chantier ou opération ainsi que pour un emploi saisonnier ou d'usage peuvent avoir un terme imprécis : leur terme dépend alors d'un évÚnement certain et indépendant de la volonté des parties.

Un CDD peut ĂȘtre conclu pour une durĂ©e maximale variant selon le cas de recours et allant de 9 Ă  36 mois, renouvellements inclus.

Un salarié peut demander en justice la requalification d'un CDD en CDI lorsqu'il ne respecte pas les conditions posées par l'article L. 1248-1 et s du Code du travail.

Le Contrat de travail temporaire (intérim)

Le contrat d'intérim (à ne pas confondre avec le CDI intérimaire) est un contrat par lequel une agence d'intérim met un salarié à la disposition d'une entreprise aprÚs avoir signé un contrat de mise à disposition.

Le recours à un intérimaire n'est possible que pour l'exécution d'une tùche précise et temporaire :

  • remplacement d'un salariĂ© temporairement absent, d'un salariĂ© dont le poste est supprimĂ© ou d'un salariĂ© Ă  temps plein passant provisoirement Ă  temps partiel ;
  • attente de l'entrĂ©e en fonction d'un salariĂ© embauchĂ© en CDI ;
  • surcroĂźt d'activitĂ© : accroissement temporaire d’activitĂ©, nĂ©cessitĂ© d’effectuer des travaux liĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ©, rĂ©alisation d’une commande exceptionnelle destinĂ©e Ă  l’export ;
  • travaux saisonniers, tĂąche occasionnelle ne relevant pas de l'activitĂ© normale (audit, informatisation...) ou emplois fixĂ©s par dĂ©crets pour lesquels il est d'usage de ne pas recourir au CDI ;
  • embauche dans le cadre de la politique de l'emploi.

Cependant, mĂȘme si l'employeur se trouve dans l'une de ces hypothĂšses, le recours Ă  un intĂ©rimaire est interdit :

  • pour faire face au surcroĂźt temporaire d’activitĂ© dans les 6 mois suivant un licenciement pour motif Ă©conomique survenu sur le mĂȘme poste ;
  • pour faire accomplir des travaux particuliĂšrement dangereux, dont la liste est fixĂ©e par voie rĂ©glementaire ;
  • pour remplacer un salariĂ© grĂ©viste.

Un contrat d'intĂ©rim peut ĂȘtre conclu Ă  temps plein ou Ă  temps partiel, avec ou sans terme prĂ©cis, sachant qu'aucune durĂ©e minimale n'est Ă  prĂ©voir, sauf en cas de commande exceptionnelle Ă  l'exportation.

Le contrat d'intĂ©rim dure 18 mois maximum, renouvellement inclus. Le renouvellement ne peut intervenir qu’une seule fois et pour ĂȘtre valable, il doit ĂȘtre acceptĂ© expressĂ©ment par le salariĂ© (article L1251-35 du Code du travail).

Le CDI de chantier ou d'opération

Un contrat de chantier ou d'opération est un contrat conclu pour une durée indéterminée mais qui prend fin lorsque le chantier ou l'opération est réalisé.

Les cas dans lesquels il est possible d'opter pour le CDI de chantier ou d'opération sont fixés par la convention collective ou par un accord d'entreprise.

Une fois la fin du chantier intervenue ou l'opĂ©ration rĂ©alisĂ©e, l’employeur doit respecter la procĂ©dure de licenciement pour motif personnel (convocation Ă  un entretien prĂ©alable, tentative de reclassement si la convention collective le prĂ©voit, versement d'indemnitĂ©s de licenciement).

Mais le salariĂ© peut aussi dĂ©missionner dans les mĂȘmes conditions que dans le cadre d'un CDI classique. En revanche, il n'est pas possible de recourir Ă  la rupture conventionnelle.

Le contrat Ă  temps partiel

Un contrat à temps partiel est un contrat qui prévoit une durée de travail hebdomadaire inférieure à la durée légale du travail (35 h par semaine).

Tous les diffĂ©rents types de contrat de travail peuvent ĂȘtre conclus Ă  temps partiel (CDI, CDD, contrat d'apprentissage, contrat d'intĂ©rim...).

Mais, pour ĂȘtre valablement conclus Ă  temps partiel, ils doivent comporter des mentions obligatoires supplĂ©mentaires :

  • la durĂ©e de travail,
  • la rĂ©partition de celle-ci entre les jours de la semaine ou les semaines du mois.

Un salarié qui travaille à temps partiel a la possibilité de réaliser des heures complémentaires, tant qu'elles n'ont pas pour effet de porter sa durée du travail au niveau de la durée légale de travail. A défaut, l'employeur risque la requalification du temps partiel en temps plein.

Quand conclure un contrat facilitant la formation ou l'insertion ?

Le contrat de stage

Toutes les entreprises qui désirent confier à un stagiaire des missions temporaires conformes au projet pédagogique défini par son établissement de formation peuvent conclure un contrat de stage.

Le recours Ă  un stagiaire est interdit pour :

  • pour exĂ©cuter une tĂąche rĂ©guliĂšre correspondant Ă  un poste permanent ;
  • occuper un emploi saisonnier ;
  • faire face Ă  un accroissement temporaire d’activitĂ© ;
  • rĂ©aliser des tĂąches dangereuses pour la santĂ© ou la sĂ©curitĂ© ;
  • remplacer un salariĂ©.

L'entreprise doit respecter les formalités suivantes :

  • dĂ©signer un tuteur de stage ;
  • Ă©tablir une convention de stage.

Un stagiaire n'étant pas considéré comme un salarié, l'entreprise n'a pas à effectuer de déclaration préalable à l'embauche (DPAE), ni à lui faire passer une visite médicale d'embauche.

Un apprenti peut demander en justice la requalification d'un contrat de stage en contrat de travail lorsqu'il a Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© de son objet et l'Ă©tudiant privĂ© du bĂ©nĂ©fice de sa formation : absence de tuteur, tĂąches effectuĂ©es dĂ©passent largement les travaux confiĂ©s normalement Ă  un stagiaire, heures supplĂ©mentaires avec des tĂąches identiques Ă  celles des salariĂ©s de l’entreprise...

Le contrat d'apprentissage

Toutes les entreprises peuvent embaucher un apprenti, y compris pour exercer des activités saisonniÚres.

L'employeur doit respecter les formalités suivantes :

  • dĂ©signer un maĂźtre d'apprentissage ;
  • Ă©tablir un contrat Ă©crit au moyen du formulaire cerfa FA 13 ;
  • transmettre le contrat accompagnĂ© du dossier complet Ă  l'opĂ©rateur de compĂ©tences (Opco).
  • faire passer une visite mĂ©dicale Ă  l'apprenti.

Le contrat d'apprentissage peut prendre la forme d'un CDD (de 6 mois minimum jusqu'à 3 ans pour les publics spécifiques) ou d'un CDI, à temps plein ou à temps partiel.

La rĂ©munĂ©ration est fixĂ©e en pourcentage du SMIC, en fonction de l'Ăąge et de la progression dans le cycle de formation de l'apprenti (de 27 % Ă  100 % du SMIC). Elle peut ĂȘtre majorĂ©e dans certains cas particuliers (contrat conclu pour une durĂ©e infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  1 an, diplĂŽme ou titre de mĂȘme niveau que celui prĂ©cĂ©demment obtenu...) ou lorsque l'accord collectif applicable dans l'entreprise fixe une rĂ©munĂ©ration minimale plus Ă©levĂ©e.

Le contrat de professionnalisation

Le contrat de professionnalisation est un contrat de formation en alternance qui a pour objet de favoriser, par l'acquisition d'une qualification, l'insertion des jeunes ou la réinsertion professionnelle de publics spécifiques. Il comprend une partie travail et une partie formation obligatoire.

Un contrat de professionnalisation ne peut ĂȘtre conclu qu'avec certains salariĂ©s :

  • jeune de 16 ans Ă  25 ans rĂ©volus pour complĂ©ter leur formation initiale ;
  • demandeur d'emploi d'au moins 26 ans ;
  • bĂ©nĂ©ficiaire du RSA, de l'ASS ou de l'AAH ;
  • personne sortant d'un CUI.

Il peut prendre la forme d'un CDD (de 6 mois minimum jusqu'à 3 ans pour les publics spécifiques) ou d'un CDI.

La rémunération est fixée en pourcentage du SMIC, en fonction de l'ùge et de la formation du salarié (de 55 % à 100 % du SMIC).

Les contrats d'insertion dans l'emploi

Les contrats d'insertion dans l'emploi se destinent aux personnes sans emploi rencontrant des difficultĂ©s sociales et professionnelles particuliĂšres d’accĂšs Ă  l’emploi et permettent Ă  l'employeur de bĂ©nĂ©ficier d'aides publiques.

Ils sont regroupés sous le dispositif des parcours emploi compétences (CUI-CAE, pour les associations, et CUI-CIE, pour les entreprises).

Les parcours emploi compĂ©tences sont des contrats, Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e (CDD) ou indĂ©terminĂ©e (CDI), devant ĂȘtre conclus pour une durĂ©e minimale de 3 ou 6 mois, et rĂ©munĂ©rĂ©s au moins au SMIC. Ils nĂ©cessitent un entretien entre l'organisme prescripteur, l'employeur et le futur salariĂ© au moment de la signature de la demande d'aide.

Les employeurs peuvent bénéficier :

  • d’une aide mensuelle Ă  l’insertion professionnelle versĂ©e par l’État d’un montant de 30 Ă  80 % du SMIC horaire brut, pendant une durĂ©e maximale de 24 mois cumulĂ©e, sauf exceptions prĂ©vues par le Code du travail ;
  • d’une exonĂ©ration de la part patronale des cotisations due au titre des assurances sociales et des allocations familiales, de la taxe sur les salaires, de la taxe d’apprentissage et des participations dues au titre de l’effort de construction (uniquement pendant la durĂ©e d’attribution de l’aide et dans la limite du SMIC).